FRAGMENTS #SEASIDE1

FRAGMENTS #SEASIDE1 - #FRAGMENTS of an ancient World, collapsed. - #SEASIDE1 Il fait chaud. Je crois que je suis sur une plage... J’ai les yeux fermés, mais je sens la chaleur du soleil. Il est haut – je le sens à la position des rayons sur mon visage. Et j’entends la mer au loin… Le vent est léger, lui. Et j’entends le bruit des vagues lointaines, et fortes, qui se cassent sur le rivage de manière continue. Il doit y avoir des rochers. Je sens la pierre sous ma joue. Et je sens le soleil chauffer mon visage de plus en plus. Il doit être midi passé – un soleil de zénith. Et une plage. Et au bord : la mer. Voilà, j’ai chaud. Mais la chaleur se noie aisément dans l’air qui passe. Et mon sommeil se noie à son tour dans l’air des bruits indistincts qui s’agitent tout autour. Au loin. Ça doit être l’air chaud de l’Adriatique. Comme dans mes souvenirs. Je le sens qui passe sur le quart nord-est de mon corps, portant avec lui les fragments de ceux qui logent près des côtes. Maintenant, ma joue est écrasée sur la pierre, un peu plus que tout à l’heure. Puis vient tout le reste de mon corps. J’essaie de regarder, de constater. Mais, je ne vois que le rouge de mes paupières, à cause du soleil. Soit, qu’il en soit ainsi. Ici, l’air est bleu clair, mêlé de blanc pâle ; peu fourni – simple. Je pourrais rester comme cela pendant des heures. Il faut que je reste comme cela pendant des heures. Ça va faire une dizaine de minutes il me semble, que je suis éveillé ainsi. Mais tout mon corps me dit de rester, de ne pas bouger : là, la joue contre la pierre ; comme à la saison chaude, le matin sur les quais. Tout au bout, il y a des ports en béton. Ils sont posés là, au bord de l’eau, à la manière de gros jouets pour enfant. Ils sont carrés. Rectangulaires. Disjoints. Et les seules formes arrondies que l’on trouve sont celles qui montent vers le haut, à la manière d’une tour, pour se reposer à nouveau sur un plat uniforme, jusque tout en haut. Ils portent sur eux la marque d’une autre époque, d’une autre architecture. Tout en béton. Et au bord : la mer. Elle est toujours chaude, et le béton toujours suffisamment poli pour que l’on s’y écrase la joue durement, et durant plusieurs heures. Et quand par moment, de l’eau surgit et nous réveille, ça nous rappelle qu’il ne faut pas trop dormir au soleil. Alors, on se frotte la joue pour faire disparaître la marque du béton. Et on plonge… Je plonge ! --- (English version) It is hot. I think I am on a beach... My eyes are closed, but I can feel the heat of the sun. It is high - I can feel it by the position of the rays on my face. And I can hear the sea in the distance... The wind is light. And I hear the sound of distant, strong waves breaking on the shore continuously. There must be rocks. I feel the stone under my cheek. And I feel the sun warming my face more and more. It must be past noon - a zenith sun. And a beach. And at the edge: the sea. Now I'm hot. But the heat is easily drowned in the passing air. And my sleep in turn is drowned in the air of the indistinct noises that are stirring all around. In the distance. It must be the warm air of the Adriatic. Just as I remember it. I feel it passing over the northeast quarter of my body, carrying with it the fragments of those lodged near the coast. Now my cheek is crushed against the stone, a little more than before. Then comes the rest of my body. I try to look, to see. But I can only see the red of my eyelids, because of the sun. So be it. The air here is light blue, mixed with pale white; sparse - simple. I could stay like this for hours. I have to stay like this for hours. I've been awake like this for about ten minutes, it seems. But my whole body is telling me to stay, not to move: there, my cheek against the stone; like in the warm season, in the morning on the quays. At the very end, there are concrete ports. They are placed there, on the water's edge, like big toys for children. They are square. Rectangular. Disjointed. And the only rounded shapes you find are those that rise upwards, like a tower, to rest again on a uniform flatness, all the way up. They bear the mark of another era, another architecture. All concrete. And at the edge: the sea. It is always warm, and the concrete is always polished enough for you to smash your cheek against it hard, and for several hours. And when the water comes up and wakes us up, it reminds us that we shouldn't sleep too much in the sun. So we rub our cheek to remove the concrete mark. And we dive... I dive! DEROSE, COLLAPSED WORLDS © , 2022, in. Alogrand